Le papillomavirus (HPV) : tout savoir sur cette maladie
Le 28 février 2023, Emmanuel Macron a dévoilé un plan qui vise à généraliser la vaccination des élèves dès la 5e au collège contre les infections à papillomavirus (HPV). Cette campagne sera mise en place à partir de la rentrée 2023.
Mais qu’est-ce que le papillomavirus au juste ? Le papillomavirus ou HPV (pour Human PapillomaVirus) est une infection sexuellement transmissible (IST). Il affecte les femmes comme les hommes, sans distinction. Environ 80 % des personnes sexuellement actives contracteront le virus HPV à un moment donné de leur vie. C’est l’IST virale la plus répandue au monde.
Emmanuel #Macron a annoncé la mise en place d’une campagne de vaccination gratuite “généralisée” dans les collèges pour les élèves de 5e afin d’éradiquer le #papillomavirus, responsable chaque année de plus de 6.000 nouveaux cas de cancers #AFP pic.twitter.com/ej3ab54eSH
— Agence France-Presse (@afpfr) 28 février 2023
Comment attrape-t-on le papillomavirus (HPV) ?
Le HPV peut être contracté à l’adolescence, dès le début de l’activité sexuelle. Il se transmet lors des rapports sexuels, par contact cutané, avec ou sans pénétration. De ce fait, la transmission peut avoir lieu même en cas de rapports protégés. La contagion du papillomavirus est très élevée : environ 60 % des partenaires d’individus contaminés développeront eux aussi la maladie.
Quels sont les risques du papillomavirus ?
La contamination par le papillomavirus est souvent temporaire et le système immunitaire l’élimine spontanément dans les 2 ans, sans aucune conséquence. Cependant, chez moins de 10 % des personnes infectées, des lésions persistantes peuvent provoquer des verrues génitales ou anales (condylomes) ou des lésions précancéreuses. Si ces lésions ne régressent pas naturellement, elles peuvent développer un cancer. Cette évolution maligne est longue et prend généralement plusieurs années (de 10 à 30 ans). Les lésions cancéreuses touchent notamment :
- la vulve, le vagin, le col de l’utérus et l’anus chez la femme ;
- le pénis et l’anus chez l’homme ;
- les voies aérodigestives (bouche et gorge).
Selon la Ligue nationale contre le cancer, on estime à 6300 nouveaux cas de cancer liés au papillomavirus chaque année en France. L’affection est silencieuse et n’entraîne aucun symptôme chez la plupart des individus contaminés. Les signes apparaissent lorsque le cancer est à un stade avancé.
Ce sont surtout les HPV à haut risque (type 16 et 18) qui entraînent des dysplasies. On les retrouve dans environ 70 % des cancers du col utérin. Ce cancer est également le 12e le plus fréquemment rencontré chez les femmes. L’âge moyen du diagnostic est de 50 ans.
Les HPV à haut risque sont aussi impliqués dans les tumeurs malignes des voies aérodigestives supérieures (VADS), en particulier celles de l’oropharynx (gorge). En France, environ un tiers de ces tumeurs cancéreuses est dû aux papillomavirus, soit 1300 nouveaux cas par an chez les hommes et 380 chez les femmes. Les hommes sont plus touchés, car ils sont plus exposés au tabac et à l’alcool.
Comment prévenir une infection à HPV ?
La prévention des infections à HPV repose sur plusieurs mesures :
Le préservatif
Le préservatif est un moyen de prévention contre les IST, mais il protège seulement partiellement contre le HPV, car le virus peut se transmettre par contact cutané (peau à peau). Les parties non couvertes par un préservatif sont donc exposées au virus (doigts, testicules et autres zones intimes).
La vaccination
Se vacciner est un moyen très efficace pour prévenir les infections à HPV à l’origine de cancers. Le vaccin contre le papillomavirus est recommandé aux filles et aux garçons âgés de 11 à 14 ans, avant qu’ils soient exposés au risque d’infection. Toutefois, si les parents n’ont pas fait vacciner leur adolescent dans cette tranche d’âge, il est possible de faire un rattrapage entre 15 et 19 ans. Par ailleurs, les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (HSH) peuvent recevoir le vaccin jusqu’à l’âge de 26 ans pour prévenir les lésions précancéreuses, les cancers anaux, ainsi que les condylomes.
Le dépistage
Le dépistage est également important pour prévenir les cancers du col de l’utérus. Les professionnels de santé invitent les femmes à effectuer un frottis cervical pour détecter les anomalies des cellules du col utérin :
- tous les 3 ans de 25 à 30 ans
- tous les 5 ans de 30 à 65 ans.
Le test HPV permet de déceler l’ADN du virus HPV à haut risque. En cas de lésion cancéreuse dépistée à un stade précoce, le traitement est moins agressif et préserve la fertilité.
Comment traiter les lésions causées par le HPV ?
Pourquoi éliminer les verrues ano-génitales ou condylomes causés par le virus du papillome humain puisqu’ils sont bénins ? Le traitement de ces lésions réduit le risque de propagation de l’infection à d’autres personnes et prévient les complications potentiellement graves. C’est pourquoi leur prise en charge ne doit pas être négligée. Celle-ci varie selon la localisation, le type et le nombre de lésions. Voici les différentes options possibles :
Le traitement à domicile
Le patient peut traiter localement les verrues ano-génitales chez lui grâce à :
- des solutions ou des crèmes telles que la podophyllotoxine ou l’imiquimod.
- une association de produits verrucides (pour détruire les verrues) et coricides (pour éliminer les cors) sous forme de film ou de vernis.
Les traitements chirurgicaux
♦ La cryothérapie : elle consiste à appliquer de l’azote liquide sur les lésions toutes les deux semaines jusqu’à leur disparition complète. Elle est particulièrement efficace pour soigner les verrues cutanées.
♦ La chirurgie : pour éliminer les condylomes et les verrues, l’ablation chirurgicale au laser CO2 est couramment utilisée. L’exérèse chirurgicale peut aussi être réalisée par curetage ou électrocoagulation.
♦ La photothérapie dynamique : pour les lésions résistantes aux traitements classiques (verrues réfractaires), la photothérapie dynamique peut être une option. Elle associe l’application d’une crème photosensibilisante à une irradiation lumineuse par LED. Cela déclenche une réaction qui va détruire les cellules infectées.
Bien que ces options soient efficaces pour éliminer les lésions, elles sont incapables d’éradiquer le virus HPV. Des récidives peuvent donc survenir après les soins.
De ce fait, les partenaires atteints de condylomes sont traités simultanément. On leur recommande d’utiliser des préservatifs pendant plusieurs mois après la thérapie pour prévenir toute nouvelle infection.
Le papillomavirus (HPV), en bref
Si vous avez des inquiétudes concernant le HPV, parlez-en à votre médecin traitant ou à votre gynécologue. Vous pouvez discuter des différents moyens de protection et de diagnostic appropriés à votre situation ou celle de votre adolescent.
Notez que la plupart des cas d’infection par le papillomavirus (HPV) ont un faible risque de conduire à des cancers. La prévention et le dépistage régulier sont essentiels pour éviter les risques liés aux papillomavirus.
Sources :